Dès la moitié des années 1980, émergent des initiatives visant à permettre l’accueil,
l’hébergement, la prise en charge de personnes issues principalement des
hôpitaux psychiatriques et/ou des services psychiatriques des hôpitaux généraux,
voire d’autres structures du secteur des soins de santé mentale.
La décennie suivante, l’arrêté royal du 10 juillet 1990 offre un cadre légal aux
Initiatives d’Habitations Protégées (I.H.P.). Ces structures ont pour objectif l’hébergement
et l’accompagnement des personnes qui ne nécessitent pas un traitement
continu à l’hôpital et qui, pour des raisons psychiatriques, doivent être aidées dans
leur milieu de vie et de logement pour l’acquisition d’aptitudes sociales et pour lesquelles
des activités de jours adaptées doivent être organisées .
L’Habitation Protégée s’adresse à des personnes pour lesquelles la perspective d’un retour à la
vie commune, à brève ou longue échéance, s’avère trop aléatoire.
Elle est un espace transitionnel où le résidant peut progressivement renouer avec le rythme de vie
quotidienne extra-muros ; créer un espace qui tout en se voulant structurant, restitue des possibilités
de recouvrer l’autonomie.
Sur le plan de l’organisation pratique, les I.H.P. se caractérisent par une diversité de leurs dynamiques
internes, les unes plus encadrantes que les autres. Les institutions accueillent les résidants sur un
mode communautaire (chaque résidant dispose d’un espace privé, sa chambre, et partage la vie
quotidienne avec les autres résidants), semi-communautaire ou individuel.
Au fil des années, certaines I.H.P. ont choisi de s’orienter vers l’accueil de publics cibles particuliers : familles
monoparentales, jeunes adultes, personnes âgées, etc.
Les I.H.P. mettent à disposition de leurs résidants une aide dispensée par une équipe multidisciplinaire qui
travaille en collaboration avec un médecin psychiatre. L’encadrement peut revêtir des formes très variées :
accompagnement psychologique, aide administrative et à la vie quotidienne...
L’équipe peut prendre également en charge l’organisation d’activités pour les résidants qui le désirent.
Depuis quelques années, certaines I.H.P. ont pris l’initiative d’organiser un « service de soins psychiatriques
pour personnes séjournant à domicile » (SPAD).